Trois chercheurs américains en science politique – Christina Farhart, Joanne Miller et Kyle Saunders –ont montré un changement dans les croyances aux théories du complot. Auparavant, c’étaient plutôt les partisans républicains qui y croyaient mais elles y perdent du terrain (passant de 28% à 19%). Dorénavant, la disposition à croire aux conspirations augmenterait chez les démocrates.
« En ce sens, les interprétations conspirationnistes permettent d’évacuer le caractère arbitraire des événements en les rapportant à des intentions » écrit Gérald Bronner, sociologue. Et après la victoire de Donald Trump, ce sont les électeurs démocrates qui se sentiraient déposséder de leur marge de manœuvre, de leur possibilité d’actions.
Selon Joseph Uscinski et Joseph Parent, de l’université de Miami (voir leur livre dont l’un des chapitres porte le titre provocateur : Conspiracy theories are for losers) le complotisme frappe particulièrement les groupes sociaux qui, pour une raison objective ou fantasmée, ont ce sentiment de dépossession ou de déclassement. Ce serait une stratégie mentale pour tenter de lutter contre une situation anxiogène.
Ce ne serait pas l’unique facteur pour croire aux complots mais le sentiment de dépossession ou de perte de contrôle vient les développer. cela est inquiétant car le monde se complexifie de plus en plus (mondialisation, instances supranationales,…) .
On sait depuis longtemps que l’être humain a un besoin psychologique d’avoir le contrôle (ou du moins l’illusion d’avoir le contrôle). Et on peut voir leur impact sur les enjeux politiques et les propositions de certains partis politiques. Est-ce que le marché politique favoriserait aussi « les produits cognitifs qui nous narrent le fonctionnement du monde sur un mode paranoïaque« .
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