Le Centre interfacultaire de formation des enseignants de l’Université de Liège (ULg) a invité 300 enseignants à leur université d’été. Les instits, profs ou membres de direction présents y ont travaillé sur la question : « La discipline d’abord ! La pédagogie suivra ? ».
Selon le sociologue Olgierd Kuty, « ce n’est plus le temps des règlements et des notes de service« . Il estime que notre époque n’est pas celle de la fin des valeurs, mais bien celle des valeurs hautes, transcendantes, au profit des valeurs basses, construites à la taille des communautés, voire d’une classe par des élèves et des profs calculateurs pour qui c’est donnant, donnant. « C’est cynique, mais on peut décrire une classe comme un rapport de force. Le professeur qui croit s’en sortir en évoquant une autorité transcendante se trompe. Pour réussir, il doit avoir conscience de bâtir un mini-système social, il doit être coproducteur de sens« .
En pédagogie, ces « négociations » s’illustrent par l’effet Topaze, du nom de la pièce de Pagnol. Maggy Schneider, spécialiste de la didactique des mathématiques, explique : « l’instit qui prononce le S de moutons à la dictée pour que les élèves l’écrivent. Or, c’est un jeu de dupes. Le prof dupe en contournant la difficulté, avec la complicité de l’élève, qui a d’énormes ressources pour deviner ce que veut le prof« . Sans nier l’efficacité des méthodes de « découverte assistée », Maggy Schneider s’oppose au recours systématique à ces techniques où le prof souffle ce qu’il veut que les élèves « découvrent ».
Conclusion :
Il faut passer d’une légitimité décrétée à une légitimité démocratique,
négociée, produite par les acteurs, donc à reconstruire en permanence. Rien
n’est jamais acquis. Mais rien n’est perdu à jamais non plus.
Source : Frédéric Soumois, Discipline et/ou pédagogie ?, Le Soir, 29 août 2007.
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